samedi 17 mars 2007
Née le 27 juillet 1927, elle a toujours vécu à Moyenvic. Son père, Charles Mirgon était le forgeron du village. Sa mère s’occupait des enfants, du jardin et Guiguite l’aidait souvent dans les tâches ménagères.
Avant d’aller à l’école et après la messe du matin, il fallait soigner les bêtes. Chaque famille possédait quelques animaux. Chez les Mirgon, il y avait trois vaches, deux cochons, des oies, des poules et des lapins. Après les soins aux animaux, c’était le départ pour l’école. Les filles allaient dans le bâtiment face à la mairie. L’école était dirigée par des sœurs. Au rez-de-chaussée se trouvait l’école maternelle que l’on appelait alors l’asile. Au premier étage, les plus grandes.
En rentrant de l’école, Guiguite trouvait le temps pour faire les courses de quelques personnes âgées avant de rentrer chez elle. Sa maison se situait en face de l’ancien foyer. Le soir, après le soin aux bêtes, la veillée permettait de se retrouver, tous ensemble, au son de quelques chansons traditionnelles reprises par tous. Pas de télé, peu de livres.
En 1940, les Nazis ont envahi Moyenvic et obligé les habitants à s’exiler dans le Midi de la France.
Guiguite a alors atterri avec sa famille à Cessalles en Haute-Garonne, dans la région du Lauragais . Nouvelle vie, nouvelles habitudes, pendant cinq ans, les Lorrains vécurent dans le sud.
De retour de l’expulsion, le village n’avait plus le même visage. Comme beaucoup d’autres, la maison de Guiguite avait été détruite. Il fallait habiter dans des baraquements provisoires en bois. Cinquante ans après, elle y habite toujours d’ailleurs. La reconstruction fit venir de nombreux maçons dans le village et c’est l’un d’eux que Guiguite rencontra. Louis Recht travaillait en face de chez elle. Ils se marièrent et eurent quatre enfants. Guiguite travailla quelques années pour la mairie en tant qu’appariteur puis s’occupa à temps plein de son mari victime de problèmes de santé .
Après avoir eu la douleur de perdre son mari et plus récemment son fils, Jean-Claude, elle vit désormais au rythme des visites de ses enfants, de ses petits enfants et de ses arrière petits enfants. Elle prend le temps également de discuter avec ses copines d’enfance demeurées comme elle à Moyenvic en attendant les beaux jours et le retour du jardinage.