jeudi 27 août 2009
Depuis vingt ans, Philippe About arpente le Saulnois, en long, en large et en travers afin d’assurer le renouvellement du cheptel bovin local. Ses interventions permettent également le déclenchement du processus de fabrication du lait des vaches.
Le petit fils de l’ancien forgeron de Moyenvic exerce une profession très particulière. Employé par la coopérative des Eleveurs mosellans, il est inséminateur.
Chaque jour, il va, à la demande des agriculteurs, implanter les semences de taureaux rigoureusement sélectionnés dans une centaine de fermes d’une zone géographique allant de Xanrey à Baudrecourt et de Racrange à Ajoncourt. Soixante-huit villages au total.
Pour vérifier la réussite d’une insémination, il repasse ensuite pour pratiquer des échographies de contrôle.
En début d’année, il détermine avec le propriétaire du cheptel un plan d’accouplement. En fonction des desideratas de l’éleveur, on choisira tel ou tel taureau comme reproducteur. Les critères peuvent varier : ici on souhaitera améliorer la qualité de la viande, là, la résistance aux maladies. Ou là encore on insistera sur le lait produit ensuite par la bête.
Un catalogue de mâles est fourni par une entreprise privé GDO (Gènes diffusion optimale). Les progrès dans le domaine de la génétique ont optimisé les interventions des inséminateurs. La connaissance des génomes laisse désormais peu de place au hasard.
Lorsque la vache est en chaleur, l’agriculteur téléphone à Philippe et notre inséminateur arrive avec ses bonbonnes d’azote liquide qui abritent, à une température de -180°, les semences des taureaux, stockées dans des paillettes.
0.25 ml de semence par paillette représentant 20 millions de spermatozoïdes. Réchauffé en 20 secondes, le précieux liquide est ensuite implanté dans l’utérus de la vache par Philippe grâce à une aiguille dans laquelle il a glissé la paillette.
La nature fait alors le reste et si tout se passe bien, neuf mois plus tard, comme chez l’être humain, un veau naît de cette insémination.