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Jean-Marie Durain, récit d’une vie hors du commun

samedi 29 septembre 2007


Doyen de notre village, d’une discrétion absolue, Jean-Marie Durain coule, avec son épouse, les jours tranquilles d’un retraité ordinaire. Et pourtant, lorsque vous poussez la porte de sa demeure, l’histoire qu’il vous raconte n’a rien d’une histoire ordinaire. Né en 1920 à Nancy, il devient instituteur , comme son père, en 1938. Il débute sa carrière à Charly, près de Metz.

Mémoires de guerre

Mais la guerre viendra bouleverser cette vie qu’il imaginait plus paisible. Passionné d’aviation, il s’engage en espérant voler le plus rapidement possible. Mais la défaite en 1940, renvoie tout le monde dans ses foyers.

Retour dans l’Education Nationale, en avril 1941, il est nommé, dans une classe unique des Basses-Alpes. Trois élèves, trois niveaux différents et des souvenirs exceptionnels. La rentrée suivante, il est muté en Algérie, département français à cette époque. Nouveau dépaysement ! A Tebessa, il enseignera un an et demi. Il rencontrera aussi, celle qui deviendra, quelques années plus tard, sa femme. En février, il est remobilisé et il rejoint le centre de formation du personnel navigant à Casablanca. L’armée française étant rééquipée avec du matériel américain, c’est aux Etats-Unis que les formations ont lieu. Jean-Marie Durain embarque donc, le 7 août 1943, pour les USA. Le 16 août, à bord de « l’ Empress of Scotland » il entre dans le port de New-York.

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Empress of Scotland

Il débute ensuite sa formation sur le sol américain. Un véritable marathon. Quatre écoles en Alabama, Floride et Virginie lui permettent de gravir les différents échelons de l’US Air force pour devenir, enfin, pilote.

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Jean-Marie Durain et son P47

De retour en France, il intègre, en 1944, la 4ème escadre de chasseurs bombardiers sur la base d’Ambérieu (Ain). Leur outil de travail est un P 47, équipé de deux bombes de 500 livres, de huit mitrailleuses de 3200 cartouches, embarquant 775 litres de carburant. Pour sa 1ère mission, Jean-Marie Durain devait bombarder un pont de bateau sur le Rhin mais après une demi-heure de vol au-dessus de Nantua, il tombe en panne radio et retoune à la base. Les missions suivantes seront plus réussies même si cet adjectif semble peu approprié dans de telles circonstances.

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Le P47 en vol

Cinquante missions au total. Et toujours le même scénario : l’appréhension au décollage, la peur absente dans les airs, la concentration sur les instruments de vol, le piqué à 800 km/h, les tirs ennemis, le largage des bombes et le manche que l’on tire pour s’éloigner du sol. A aucun moment Jean-Marie et ses camarades n’auront eu le sentiment d’être des héros. Juste la satisfaction d’avoir fait son boulot. Pas plus. En juillet 45, il retourne à Casablanca pour chercher un avion mais l’appareil n’est pas là . Il obtient une permission et en profite pour aller se marier le 10 juillet 1945 à Alger.

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Mariage de Jean-Marie et Marie-Noëlle, le 10 juillet 1945

Démobilisé, il rentre en Lorraine ou il redevient simple instituteur. Mais après avoir connu les honneurs militaires, les missions périlleuses, enseigner le comble tout autant.

La commune, le foyer.....

Nommé à Moyenvic, son implication dans la commune, sa volonté de se mettre au service des autres et la belle équipe qu’il forme avec son épouse, Marie-Noelle, le conduisent à créer le Foyer Rural, à diriger avec dynamisme la commune en tant que premier magistrat. Ses compétences lui vaudront dans ces différents domaines une reconnaissance locale et nationale. Jean-Marie Durain devient responsable national des foyers ruraux, conseiller général de la Moselle.

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Le Foyer rural organise une corrida à Moyenvic en 1967.

Un témoignage

Esprit novateur, très souvent cité en exemple, il a, cet été, publié le récit de ses années de guerre. Témoignage remarquable d’une jeunesse de 1940 à 1945, son ouvrage verra, à n’en pas douter, grandir le respect qu’il inspire lorsqu’on le croise.

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Une jeunesse des années 40, publié par JM Durain en 2007

Après une telle lecture, on attend, désormais, avec impatience, la suite de ses mémoires.

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1 Message

  • Bonjour

    les derniers articles du site datent de 2010 et je ne sais pas si quelqu’un est toujours présent pour répondre éventuellement à mes demandes.

    Avant que je développe mes explications , peut on me confirmer la lecture de ce message ?

    merci infiniment,

    Sylvain.

    Répondre à ce message


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