Moyenvic Grain de sel

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Vignes, tabac, houblon.....

mercredi 29 août 2007


Fin août, début septembre, à pareille époque, il y a quelques dizaines d’années, le village de Moyenvic, comme ses voisins d’ailleurs, s’agitait. Des travaux agricoles accaparaient une bonne partie de la population. En effet, c’était le temps de la récolte du houblon, du tabac et du raisin.

Bacchus habitait sur la côte Saint-Jean

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Le raisin, introduit par les Romains dans nos contrées, recouvrait autrefois la quasi totalité du versant sud de la côte Saint-Jean. Pinot meunier noir, Pinot, Auxerrois gris, Gamay noir et Pinot blanc, étaient les plants utilisés ici. Entre les deux guerres, on avait même essayé d’y implanter des pieds de Riessling et de Gewurtztraminer qui se sont très bien acclimatés, mais faute d’entretien durant l’occupation, ils ont été ruinés.

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Loge de vigne, restaurée par Chemins faisant

Les loges de vigne (petites cabanes de bois ou de pierres) abritaient les outils des vignerons. Du travail de la terre à la taille, on passait du temps "là-haut" avec un résultat parfois décevant car les aléas climatiques jouaient un rôle non négligeable. On redoutait souvent les gelées de printemps qui pouvaient réduire à néant les efforts consentis.

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Tendelin, hotte en bois utilisée pendant les vendanges. Le tendelin servait également dans les salines pour le transport du sel.

Les vendanges du mois de septembre étaient l’occasion de grandes fêtes familiales.

Le fruit de ce travail (mis en bouteille au printemps) était laissé à l’appréciation de chacun. Les propriétaires, naturellement peu objectifs, adoraient leur vin. Certains, très critiques, employaient des termes moins élogieux.

Quelques vignerons perpétuent la tradition vinicole de la côte Saint-Jean et, si vous tapez à la bonne porte, vous pourrez vous faire une petite idée des bienfaits du vin de Moyenvic !!!

Un cigare moyenvicois

Le tabac, par contre, n’est plus cultivé à Moyenvic depuis une cinquantaine d’année mais cette plante a également rythmé la vie de nombreuses familles moyenvicoises.

Importé d’Amérique par Christophe Colomb, on le cultivait en Lorraine depuis 1816. Au début du XXème siècle, il y avait, à Moyenvic, une petite dizaine de planteurs. Les plants, appelés "paraguays" étaient d’abord préparés sous couches dans les jardins, puis ils étaient mis en pleine terre, en mai, dans les champs autour du village.

Avant que la plante ne fleurisse, on effectuait un écimage. Quand il y avait une douzaine de feuilles, on procédait à la première cueillette, fin août (feuilles du bas). En septembre, avait lieu le second effeuillage (feuilles du haut).

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La famille Leduc dans son champ de tabac au Nord du village

Les feuilles de tabac, triées selon leur taille, étaient enfilées et posées sur des installations dans les greniers des habitations pour leur permettre de sécher convenablement.

En décembre, on les mettait en manoque (paquet de 25 feuilles). On formait ensuite une balle (paquet de 30 manoques) à l’aide d’une caisse en bois.

Le 2 janvier, les balles étaient emmenées à la gare de Vic sur Seille où elles étaient vendues pour être transformées en cigares dans les manufactures de Mulhouse. Des primes récompensaient les plus belles balles. La production fut arrêtée dans les années soixante en raison du manque de planteurs.

Au temps des houblonnières

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Cette plante qui sert à la fabrication de la bière (amertume et saveur) occupait, autrefois, six planteurs à Moyenvic. Le houblon, dont on récolte la lupuline, résine présente dans les cônes femelles, grimpait le long de fils de fer tendus par des perches de sept mètres de hauteur. Au printemps, il fallait le tailler. Ensuite, on procédait au binage du sol. Puis il fallait couper les entre-feuilles.

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La récolte avait lieu au début du mois de septembre. De longues gaules munies de crochets permettaient de détacher les cônes du houblon. Ramassés par les femmes et les enfants dans des paniers, les cônes étaient ensuite étalés sur des bâches puis mis en balles. On rémunérait les travailleurs à l’aide de jetons au fur et à mesure que les paniers arrivaient. Les jetons étaient transformés en argent quelques temps après la récolte.

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Mis en balles sur des bâches, on allait ensuite les "tourailler" dans quelques maisons du village. On disposait les cônes dans la touraille (cylindre de 1,50 m de diamètre qui montait jusqu’au grenier à la base duquel un fourneau produisait la chaleur nécessaire au séchage de la plante. Placés sur des tamis à différentes hauteurs qu’il fallait inter changer régulièrement pour un séchage équitable, les cônes perdaient 70 % d’humidité en 4 jours. Le propriétaire dormait même, pendant cette période, à côté de la touraille.

Placé de nouveau en balles, le houblon était livré chez Mr Chamand à Vic sur Seille, commerçant intermédiaire qui traitait ensuite avec les brasseurs.

L’exploitation du houblon a décliné, en 1930, en raison d’une mévente catastrophique due à la surproduction. En 1945, au retour de l’expulsion, les planteurs retrouvèrent leurs houblonnières arrachées. En 1955, il ne restait plus qu’une houblonnière à Moyenvic.

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