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Une pièce d’or

jeudi 17 mai 2007


Au cours de nos recherches, nous avons découvert la photo d’une pièce d’or provenant des ateliers moyenvicois réalisée vraisemblablement au VIIème siècle. En pleine époque mérovingienne, on frappait donc monnaie dans notre village ce qui souligne, si besoin était, l’importance de la cité.

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avers
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revers

Triens en or pâle, 1,28 gr.

Avers : MEDIVNO C FACT (M oncial, N rétrograde), buste à droite Revers : + BERTEMVNDV NOET (N rétrogrades), croix grecque cantonnée de deux globules en haut, et de C et A au pied dans un grènetis dentelé

Petite explication sur ce qu’était le monnayage mérovingien :

Après la destruction de l’Empire romain d’Occident en 476, le droit souverain de battre monnaie qui s’exerçait dans les ateliers impériaux cessa d’être respecté. Quiconque possédait de l’or s’arrogeait le droit de le transformer en monnaie. Les pièces émises dans les premiers temps qui succédèrent aux invasions franques sont essentiellement des monnaies d’or ("sous" et "tiers de sou"), qui copient servilement la monnaie de l’Empire d’Orient. Puis les monétaires locaux commencèrent à y inscrire des signes distinctifs (lettres, monogramme royal, noms de cités, d’évêques). Enfin dans le dernier quart du VIIe siècle, le "denier d’argent" remplace le tiers de sou d’or.

Vers 575, on constate une évolution, car la monnaie s’éloigne de son modèle byzantin pour prendre un nouvel aspect, le tiers de sou (appelé encore triens ou tremissis), dont le poids est le tiers du solidus. En général, les pièces portent d’un côté le nom de leur lieu d’émission, pour Moyenvic, Medvino, et de l’autre le nom du monetarius (appelé encore monétaire, sorte de monnayeur local, garant de la monnaie). Les monnaies avec un nom de roi existent, mais elles sont rares. Celles avec des noms d’évêques, de villes et de monétaires sont beaucoup plus courantes. Certaines monnaies portent le nom du roi associé à celui du monétaire, comme Egedius (588-659), futur Saint-Eloi, qui fut évêque de Noyon et monétaire de plusieurs rois successifs (Clotaire II, Dagobert I, Clovis II). Le tiers de sou qui est frappé dans de multiples ateliers, présente la plupart du temps à l’avers une petite tête de profil et au revers une croix, et connaît au VIIe siècle une forte dégradation de son poids et de son titre.

Vers 675, on assiste à la disparition du tiers de sou d’or qui est remplacé par le denier d’argent, de flan épais, dont le poids se situe autour de 1g. Beaucoup de ces nouveaux deniers sont émis par des évêques ou des églises. Certains de ces deniers portent le nom "denarius". Sur d’autres, on trouve le nom d’un monétaire, ou encore des lettres ou des monogrammes. Au début, le denier ressemblait au tiers de sou, avec à l’avers une tête et au revers une croix. Puis son type évolue : la tête disparaît souvent pour faire place à des lettres dans le champ, à des monogrammes, à des formes géométriques. A la fin de la dynastie des rois mérovingiens, ne circulent donc plus que ces petites pièces d’argent, au titre faible, frappées dans l’anarchie la plus complète.

Texte tiré du site sur les monnaies mérovingiennes

Article publié également sur le site de l’association Chemins faisant :

http://chemins.faisant.free.fr

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